Pierre Pevel: « La cohabitation de l’univers féérique et de la Belle Epoque »

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Dans ses romans « Le Paris des merveilles », Pierre Pevel ajoute des fées et des gnomes au Paris d’Arsène Lupin et des Brigades du tigre. C’est dans cet univers original que l’auteur a plongé ses Artilleuses, un trio dynamique embarqué dans une histoire de hold-up qui tourne mal.

« Les Artilleuses » se déroule dans l’univers de votre série de romans « Le Paris des merveilles ». Comment vous est venue l’idée de cette déclinaison en bande dessinée ?
Pierre Pevel. L’idée est d’abord venue à Etienne Willem, qui me l’a proposée. Et comme Étienne m’a paru être le dessinateur idéal pour ce projet, j’ai accepté.

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Il était important de proposer une histoire originale et pas une simple adaptation ?
P.P. Au début, nous voulions adapter les romans en BD. Puis l’idée des Artilleuses m’est venue et la perspective de travailler sur un projet original nous a semblé plus excitante.

Qu’est-ce qui est différent quand on écrit une histoire pour la bande dessinée ?
P.P. Les contraintes sont énormes. En particulier parce qu’il faut tenir compte du nombre de planches. 46 pages pour décrire un univers, présenter des personnages et raconter une histoire qui se tient, c’est très court.

Votre univers est original puisqu’il mélange l’heroic fantasy et le steampunk. Comment avez-vous eu cette idée ?
P.P. Un jour, l’idée d’une tour Eiffel en bois blanc m’est venue. Tout est parti de là. Quant à la cohabitation de l’univers féérique et de la Belle Époque, elle s’est faite naturellement – ce qui est souvent le signe d’une bonne idée.

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Ce premier tome n’explore pas encore l’Outremonde et reste assez sage. C’est important d’y aller progressivement pour faire entrer le lecteur dans un univers original ?
P.P. Sage ? Vous trouvez ? Quoi qu’il en soit, l’univers est celui du Paris des Merveilles, pas de l’OutreMonde. Le cadre des romans comme celui des BD, c’est ce Paris de la Belle Époque qui n’est ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre.

Dans le fond, « Les Artilleuses » semble raconter une histoire de cambriolage…
P.P. « Le vol de la Sigillaire », c’est en effet l’histoire d’un hold-up commandité qui tourne mal. Les Artilleuses sont des aventurières et des voleuses. Ce qui leur arrive leur pendait donc au nez. Et il est bien sûr permis de penser à Arsène Lupin.

Le dessin d’Éric Willem donne un côté cartoon très réussi aux « Artilleuses »…
P.P. 
Étienne a un talent fou. Et non seulement son style convient idéalement au Paris des Merveilles, mais en plus lui s’est totalement approprié mon univers. Notre collaboration est parfaite. Nous nous comprenons au quart de tour.

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Ce premier tome des « Artilleuses » donne très envie de découvrir vos romans. C’est aussi le but ?
P.P. « Les Artilleuses » n’ont pas été conçues comme un outil de promotion pour les romans. Si elles donnent envie aux lecteurs de découvrir l’univers du « Paris des Merveilles » et de lire les romans, tant mieux. Mais ce n’est pas le but. Le but était de créer une bonne BD, bien racontée et bien dessinée. Pour y parvenir, Étienne et moi avons fait de notre mieux. Aux lecteurs de juger !

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne

(sur Twitter)

« Les Artilleuses – Tome 1. Le vol de la sigillaire » par Pierre Pevel et Étienne Willem. Bamboo, collection Drakoo. 14,50 euros.

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