ZEBRE
Avec sa peau zébrée, Zèbre l’illusionniste se joue des hommes et parcourt un Paris baignant dans l’étrange. Une oeuvre de jeunesse singulière signée David B.
Zèbre doit son surnom à sa peau zébrée, résultat d’une greffe de peau blanche sur son visage noir. Un drôle de bonhomme qui nous emmène, grâce à une série de nouvelles, dans un étrange Paris intemporel tantôt en directeur de cirque, tantôt en Grand Astrologue du Roi crasseux ou comme ambassadeur des Enfers.
« Zèbre » n’est pas vraiment une nouveauté. A l’exception de deux d’entre elles, ces histoires courtes ont déjà été publiées dans le magazine A Suivre, entre 1985 et 1989. Mais si aujourd’hui, on connaît David B. pour « L’ascension du Haut Mal » et « Les chercheurs de trésor », on retrouve déjà ici l’ambiance particulière de l’auteur. « Je me souviens d’un dîner un soir d’été à la terrasse d’un couscous du boulevard de Belleville avec Francis, où chaque quart d’heure la rue nous offrait un fait divers. Il nous semblait que les ivrognes, les drogués et les voyous du boulevard s’étaient entendus pour nous offrir un spectacle. C’est de là que Zèbre est né ». Voilà ce qu’explique David B. en préface de l’album. Et en guise de spectacle c’est une bande dessinée étrange, remplie d’onirisme, qu’il nous offre.
Tout en déclinant ses histoires autour du rêve, de la magie, du démoniaque ou encore de la mort, David B. joue avec le noir et blanc, le contraste entre les ombres et la lumière. Son zèbre à la personnalité insaisissable évolue comme un poisson dans l’eau parmi les personnages tous plus bizarres les uns que les autres qui se bousculent dans les cases.
On aurait pu plonger sans retenue avec lui dans cet univers de folie. Malheureusement, quelque chose nous retient. Peut-être cet univers fantastque déstabilisant; sans doute aussi ce héros qui manque de charisme et qui, parce qu’il passe son temps à profiter de la crédulité des gens et de leur besoin de rêver, n’apparaît guère sympathique.
Une oeuvre de jeunesse intéressante surtout donc parce qu’elle catalyse déjà toutes les aspirations de David B.