LES ZOMBIES QUI ONT MANGÉ LE MONDE – Tome 1. Une odeur épouvantable

Depuis qu’ils se sont mis à quitter leurs tombes, les morts pourrissent la vie des vivants qui n’ont qu’une seule envie, se débarrasser d’eux. Un album étrange de prime abord mais qui se révèle très accrocheur.

C’est à un bien curieux phénomène auquel est confrontée la ville de Los Angeles en 2064. Les cimetières se vident de leurs morts qui reviennent comme si de rien n’était squatter dans les rues ou dans leurs familles. Mais beau-papa tout vermoulu dans le salon, ca fait un peu désordre, sans parler de l’odeur! Karl Neard et sa sœur Maggie se sont donc spécialisés dans l’élimination discrète mais radicale de ces zombies fort encombrants.

« Les zombies qui ont mangé le monde ». Cela sonne comme le titre d’un de ces vieux films fantastique de série Z avec des titres à rallonge ou ridicules censés nous terrifier, comme le fameux « The incredibly stranges creatures who stopped living and became crazy miwed-up zombies » (de Dennis Steckler, 1963) ou « L’attaque des sangsues géantes » (de Bernard Kowalski, 1960). Davis a d’ailleurs traité la couverture de l’album à la manière d’une affiche de film avec des couleurs (gris, verdâtre, marron, ocre, etc) qui ajoutent encore à ce petit côté vieillot. Résultat, c’est accrocheur et cela donne vraiment envie d’ouvrir l’album.

Comme ces films qui font aujourd’hui plus rire que peur parce qu’on devine l’acteur caché dans le costume à dix balles du monstre, l’histoire de Frissen et Davis n’a rien d’une tragédie. L’album est divisé en quatre chapitres mettant en scène la difficile cohabitation des vivants et des zombies. On suit donc les missions de Karl Neard chargé de se débarrasser d’un petit vieux ou de récupérer une actrice pour le compte d’un riche collectionneur. Le sujet est répugnant, politiquement incorrect mais est traité sur le ton de l’humour. Les zombies en particulier ont un petit côté ridicule qui les rend finalement assez attachants.

« Les zombies qui ont mangé le monde » est donc un album un peu déroutant au début mais qu’on dévore sans peine! L’histoire était parue dans le magazine « Métal Hurlant » en 2003.

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