STÉPHANE BOURGOIN PRÉSENTE LES SERIAL KILLERS – Tome 5. BTK

Les terribles crimes de Dennis Rader, alias BTK, racontés par le serial killer lui-même. Glaçant.

BTK pour « Bind, Torture and Kill » («Attacher, Torturer et Tuer»). Un « charmant » surnom que celui de Dennis Rader, tueur en série américain déclaré coupable de dix meurtres commis en 17 ans, entre 1974 et 1991. Il attendait ses victimes – ses « projets » comme il les appelait – dans leur maison et les séquestrait avant de les attacher et de les étrangler. Il ne fut arrêté qu’en 2005, après avoir recommencé à envoyer des lettres anonymes à la police et aux médias pour se vanter de ses crimes.
Le portrait est glaçant. Comme dans les autres albums de la série qui ont connu une suite de polémiques – l’album consacré à Michel Fourniret retiré de la vente à la demande d’une victime, une pétition réclamant l’arrêt pur et simple de la collection prévue en 30 tomes, l’aveu par Stéphane Bourgoin qu’il a menti sur une bonne partie de ses faits d’arme –, le récit alterne les faits eux-mêmes et l’interview du criminel en prison par Etienne Jallieu, le pseudo du « criminologue » Stéphane Bourgoin.
Au bout de cinq opus (Ted Bundy, Michel Fourniret, Gerard Schaefer, Edmund Kemper et donc BTK), on fait un constat glaçant: tous les serial killers étudiés ont peu ou prou le même profil. Ils ont grandi dans une famille dysfonctionnelle ou tout au moins ont manqué d’affection; ils aimaient torturer les animaux quand ils étaient petits; ils ont une vie d’adulte normale en apparence (une femme, des enfants, un travail…); ils sont plutôt intelligents et le savent; ils ont un ego démesuré… Le ton froid et clinique, e trait sans fioriture et les encrages aux ombres fortes sur le visage de BTK achèvent de glacer le sang du lecteur.
L’album n’échappe pas à un certain voyeurisme, d’autant plus prégnant ici que l’on a l’impression d’assister simplement plus encore que dans les précédents opus à une longue liste de faits et de noms de victimes (il ne faut certes pas oublier leur nom comme le rappelle Bourgoin en préambule). Le dossier final qui reprend tous les éléments déjà racontés dans la BD n’apporte pas non plus grand chose si ce n’est qu’il est agrémenté de nombreuses photos d’époque.

Dessinateurs: Sergio Monjes, Francisco del E, Facundo Teyo – Scénariste: Jean-David Morvan – Editeur: Glénat – Prix: 12,99 euros.

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