PYONGYANG PARANO

Deux journalistes d’investigation infiltrent un voyage d’affaires en Corée du Nord. Petit reportage au coeur du pays le plus fermé du monde.

Journaliste d’investigation, Antoine Dreyfus avait en 2008 infiltré un voyage d’affaires en Corée du Nord en se faisant passer pour un négociant en chocolat. Son expérience a inspiré « Pyongyang parano » d’Emmanuelle Delacomptée et Fanny Briant, l’histoire de deux journalistes qui, pour se racheter auprès de leur rédacteur en chef d’avoir foiré un entretien exclusif avec Bachar El Assad, vont tenter d’obtenir une interview du dirigeant du pays le plus fermé au monde, Kim Jong-Un.
Des guides nord-coréens qui suivent les occidentaux comme des ombres, de la propagande sans arrêt, des réunions sans intérêt, des visites obligatoires sans possibilité de prendre des photos ou rencontrer une population qu’on voit à peine, des rues désertes, des usines vides et des campagnes dans le dénuement, etc, cette bande dessinée mi-fiction mi-documentaire décrit la même atmosphère oppressante que dans le roman graphique du Canadien Guy Delisle (« Pyongyang ») qui racontait son séjour très surveillé en Corée du Nord où il s’était rendu pour superviser la sous-traitance de séries d’animation. Ici, le duo de journalistes sous couverture ne découvrira donc rien de bien nouveau durant leur séjour. Auront-ils pu finalement approcher le dictateur nord-coréen? Cela, on laisse au lecteur le soin de le découvrir mais la lecture sur ce pays qui nourrit bien des fantasmes s’avère tout de même très agréable et on entre facilement dans l’histoire à la narration fluide et au trait légèrement caricatural. Et même s’il y a un petit peu d’humour, le lecteur ressent une réelle tension dans ce voyage qui peut conduire à chaque instant à une arrestation, des tortures voire une exécution sommaire… Bienvenue en Corée du Nord.

Dessinatrice: Fanny Briant – Scénaristes: Emmanuelle Delacomptée et Antoine Dreyfus – Editeur: Marabulles – Prix: 23,95 euros.

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