FRANK LEE – L’APRÈS ALCATRAZ

La vie fictive d’un détenu d’Alcatraz après son authentique évasion. Un thriller bien mené et visuellement intéressant.

Dans la nuit du 11 au 12 juin 1962, Frank Lee Morris et les frères John et Clarence Anglin parvenaient à s’évader du terrible pénitencier d’Alcatraz à bord d’un radeau de fortune confectionné à partir d’imperméables subtilisés. Quelque temps plus tard, les autorités retrouveront des effets personnels dans la baie. Ces faits sont avérés, la suite n’est que pure supposition. Les fuyards s’en sont-ils tirés? La police a conclu à la noyade du trio mais David Hasteda a lui choisi d’imaginer qu’ils avaient bien touché terre. Qu’est-il arrivé ensuite?
L’album est donc axé sur le parcours fictif de Frank Lee après son évasion, ces années passées sous une fausse identité, marqué à vie par la détention. Un personnage à la personnalité intéressante, d’abord très froid puis de plus en plus attachant au fil de ses rencontres et des années. Emaillé de flash-backs sur son passé et son évasion (même si elle n’est pas le sujet principal), le récit est dense et réaliste, sur fond d’Histoire américaine entre Luther King, les premiers pas sur la Lune, la traque du fameux serial killer le Zodiac ou la guerre du Vietnam.
Un souci de réalisme historique qu’on retrouve dans les décors de Ludovic Chesnot dont le trait semi-réaliste, les couleurs, le travail sur la lumière et l’expressivité des visages font aussi impression dès les premières planches et donnent une ambiance particulière l’album.

Dessinateur: Ludovic Chesnot – Scénariste: David Hasteda – Editeur: Ankama, collection Label 619 – Prix: 19,90 euros.

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