PETITE GRANDE
En CP, Lauriane est agressée sexuellement par son instituteur. Un récit autobiographique sensible qui raconte le traumatisme et la reconstruction.
Lauriane a 6 ans lorsqu’elle est victime d’attouchements sexuels de la part de son maître d’école. Mais elle se tait comme ses autres petits camarades victimes eux aussi et elle enfouit le traumatisme au fond de sa mémoire. Mais quelques années plus tard, à l’adolescence tout remonte brutalement à la surface.
Lauriane Chapeau (« Storyville »), aujourd’hui elle-même professeure et mère de famille, raconte les mécanisme de défense qu’elle met en place, la colère bouillonnante qui la submerge, l’attitude des adultes qui ne comprennent pas au début et son long parcours vers la reconstruction face au traumatisme. Elle est aidée en cela par Violaine Bénilan – une proche de la scénariste et également témoin de son histoire puisqu’elle a fréquenté la même école – dont le trait assez rond tempère un peu la dureté du sujet. La narration est parfois un peu confuse mais elle est aussi à l’image de certains souvenirs de la petite Lauriane.
L’album permet en tout cas de parler d’un sujet sensible et de pourquoi pas libérer la parole d’autres victimes. Il est à rapprocher d’une autre bande dessinée sortie récemment: « L’homme en noir » de Grégory Panaccione et Giovanni Di Gregorio.
Dessinatrice: Violette Benilan – Scénariste: Lauriane Chapeau – Editeur: Glénat – Prix: 22 euros.