MAHARADCHAT – C’est tellement d’amour !
Le directeur d’une usine de pâtée pour chats mise sur la faillite pour tout plaquer mais un « nez » loser et une secrétaire battante vont faire dérailler son plan. Une farce politico-sociale décalée.
A la tête de l’usine de pâtée pour chats Maharadchat qu’il déteste, Jacques Berdemol en attend impatiemment la liquidation judiciaire pour se consacrer enfin à son rêve de vignes. Une fermeture annoncée que pourraient cependant contrarier l’envoûtante et dynamique Jessica toute juste arrivée au poste de secrétaire et une équipe d’investisseurs coréens.
Quand le duo de l’excellente série « Traquemage » se reforme, on se régale d’avance. Et même quand il s’agit d’exécrable malbouffe pour félins. La farce sociale forme évidemment le coeur de cette histoire, tapant pêle-mêle sur le système économique, le monde du travail, le marché de l’agroalimentaire félin, les vegans et les antispécistes, etc. Le ton est acide et désabusé et rien ni personne ne semble épargné. Soutenu par le dessin expressif quasi caricatural de Relom, Lupano met en scène des personnages laids, vulgaires ou méchants, finalement tous plus pitoyables les uns que les autres, avec juste ce qu’il faut de pitié pour les losers. En particulier pour ce pauvre Désiré Bignous, ancien alcoolique et chômeur de longue-durée qui décroche un CDD inespéré chez Maharadchat en tant que « nez » pour noter l’odeur des crottes de chats… « Maharadchat » ne vaut sans doute pas « Traquemage », plus percutant et plus drôle, mais elle reste une tragi-comédie contemporaine décalée à souhait.
Dessinateur: Relom – Scénariste: Wilfrid Lupano – Editeur: Delcourt – Prix: 15,50 euros.