L’ODYSSEE D’HAKIM – Tome 1. De la Syrie à la Turquie
L’histoire vraie d’Hakim, un jeune Syrien lambda, obligé de tout quitter pour devenir réfugié. Un témoignage poignant pour mieux comprendre la situation actuelle.
Parce qu’il voulait mettre une histoire sur ces visages anonymes de migrants qui font (plus ou moins) la une des médias, Fabien Toulmé a décidé de livrer le témoignage de l’un d’entre eux: Hakim, un jeune Syrien installé depuis 2015 à Aix-en-Provence et qui a dû quitter sa famille, ses amis et l’entreprise qu’il avait créée parce qu’il n’était plus en sécurité dans le pays dans lequel il souhaitait vivre.
Dans la lignée de « L’Arabe du futur » de Riad Sattouf dont le 4e tome vient de paraître, « L’Odyssée d’Hakim » raconte la vie d’un citoyen syrien lambda mais en se focalisant sur le régime surveillé d’après 1990 (celui du père de Bachar el Assad pour ce premier tome qui sera suivi de deux autres) et la période de terreur à partir de 2011, suite au Printemps arabe. Incarcération, torture, perte de son entreprise de jardinage, disparition de son frère, puis départ pour le Liban, la Jordanie et la Turquie. Avec un trait rond sobre et des mots simples, l’auteur de « Ce n’est pas toi que j’attendais » et « Les deux vies de Baudouin » explique clairement la situation politique et les répercussions sur le quotidien des Syriens, avec en toile de fond l’angoisse et le déchirement des réfugiés. Le témoignage – obtenu après des dizaines d’heures d’interview avec Hakim – est touchant même si le découpage est répétitif et l’utilité des passages où le dessinateur se met en scène discutable. Reste que d’ores et déjà « L’Odyssée d’Hakim » se pose comme une BD-documentaire à partager absolument, parfaite pour découvrir le problème des migrants syriens de l’intérieur. « J’ai vraiment l’impression d’être le porte-voix d’Hakim et de toutes les histoires de réfugiés », expliquait récemment Fabien Toulmé dans une interview à ToutenBD.
Dessin et scénario: Fabien Toulmé – Editeur: Delcourt, collection Encrages – Prix: 24,95 euros.
– Fabien Toulmé : « Déconstruire nos idées sur les migrants »