L’ECLUSE 

Encore une noyée à l’écluse du village. Qui est l’auteur de cette série de meurtres? Un polar rural efficace.

C’est la troisième fois en un an qu’une jeune femme est retrouvée morte noyée dans l’écluse. Les esprits s’échauffent. Un jeune inspecteur de Toulouse est dépêché sur place. Qui est le meurtrier? Octave, le jeune éclusier difforme et quasi muet, ou Alban, le caïd du village craint par tout le village,? 

Déjà auteurs tous deux de polars ruraux, Pelaez (« Dans mon village on mangeait des chats ») et Aris (« Le vieux Ferrand ») signent ensemble une histoire prenant pour décor le vrai village lotois de Douelle et son écluse dans les années 60. Le cadre est champêtre, les paysages ensoleillés et les accents chantants fleurent bon le sud. Mais les auteurs parviennent à retranscrire un sentiment de malaise, un climat de tension qui va crescendo au fil de ce récit aux influences revendiquées de Victor Hugo – Octave est une sorte de Quasimodo réfugié dans sa cathédrale (ici son écluse) et protégé par la belle Esmeralda (ici Fanette) – et de Jean Giono avec cette violence soudaine et brutale dont peut être capable l’Homme. L’intrigue joue ainsi avec les fausses pistes et l’ambiguïté des personnages jusqu’à une conclusion sombre mais efficace. 

Dessinateur: Gilles Aris – Scénariste: Philippe Pelaez – Editeur: Bambou, collection Grand Angle – Prix: 15,90 euros.

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