LE VIEUX QUI NE VOULAIT PAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE
Un centenaire est poursuivi par des narcotrafiquants à qui il a piqué une valise pleine de billets. L’occasion de retrouver sa jeunesse perdue? Divertissant mais plus fade que le roman originel.
En choisissant d’adapter en bande dessinée le roman éponyme du Suédois Jonas Jonnasson qui s’est vendu à des millions d’exemplaires, Taillefer (« J’aime les années 70 ») s’attaque à un morceau de choix. Le jour de ses 100 ans, llan Karlsson s’enfuit de sa maison de retraite. A la gare routière, il embarque la lourde valise à roulette d’un type parti aux toilettes. Sauf que le bagage contenait plusieurs millions…
La cavale du jeune centenaire à travers la Suède va se révéler riche en rencontres, à l’instar de sa vie passée de globe-trotter. Car ce vieillard était auparavant un artificier de génie apolitique qui a eu mille vies, traversé les plus grands évènements du XXe siècle et croisé les plus grandes personnalités (Franco, Staline, Truman, Mao…).
Le récit mélange donc la cavale actuelle et les souvenirs de ce Forrest Gump à la suédoise. Les deux sont évidemment rocambolesques et parfaitement invraisemblables mais cela reste divertissant, même si on ne comprend pas le lien (s’il y en a un) entre le passé et les évènements présents et que toute l’énergie du roman originel semble s’être un peu perdue en route. Dommage aussi que les planches semi-réalistes de Grégoire Bonne (« Quatre jours de descente », « La demi-double femme ») soit aussi économes en décors alors qu’llan Karlsson a bourlingué à travers le monde.
Dessinateur: Grégoire Bonne – Scénariste: Taillefer, d’après le roman de Jonas Jonasson – Editeur: Philéas – Prix: 19,90 euros.