FRANKENSTEIN À BAGDAD

Un chiffonnier crée une créature monstrueuse dans un Bagdad sous pression terroriste. Adaptation brouillonne d’un roman de Saadawi.

Avec « Frankenstein à Bagdad », Ozanam signe sa troisième adaptation de roman (« Journal d’Anne Frank », « Wilderness »), celle du roman éponyme d’Ahmed Saadawi, récompensé notamment du Grand Prix de l’imaginaire 2017. Une histoire au cadre original qui plonge le lecteur dans un Bagdad des années 2000 ravagé par les attentats-suicide. Hadi, un chiffonnier un peu marginal, raconte à qui veut l’entendre que le corps soigneusement recomposé à partir de petits bouts de corps récupérés sur des scènes d’attentats a disparu! Evidemment personne ne le croit. Pourtant il semble bien qu’une créature monstrueuse erre désormais dans les rues de la capitale irakienne en quête de vengeance.
Si le fantastique est présent, c’est surtout le portrait de la société irakienne qui est brossé ici. de ce point de vue l’intérêt est réel, d’autant que les décors détaillés de l’Italien Cittadini nous mettent vite  dans l’ambiance. Pourtant, au fil des pages on déchante. Les personnages sont très nombreux et pas toujours reconnaissables, leurs motivations ne sont pas claires et la narration s’avère trop hachée – des points de vue et des sous-intrigues multiples, des transitions abruptes… – pou ne pas finir par nous perdre. Dommage.

Dessinateur: Antonio Cittadini – Scénariste: Ozanam, d’après le roman d’Ahmed Saadawi – Editeur: Soleil – Prix: 19,99 euros.

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