LE GRAND LARGE

Une adolescente est mise de force par ses parents dans une barque, au milieu de l’océan. Un récit initiatique métaphorique très bien fait.

Il faut bien quitter le nid un jour pour voler de ses propres ailes, prendre le large pour laisser ses repères et ses découvrir de nouveaux horizons. Mais comment bien naviguer sur les flots de la vie? Certains atteindront la terre ferme sans encombres, d’autres resteront ballotés longtemps sur les flots sans pouvoir accoster.
C’est du passage initiatique entre l’adolescence et l’âge adulte, de la nécessité pour les parents de laisser partir leur enfant dont traite « Le grand large » à travers une longue métaphore: la jeune Léonie est mise manu militari dans une barque par ses parents avec un peu de nourriture et d’eau et se retrouve en pleine mer livrée à elle-même.
Jean Cremers, l’auteur de « Vague de froid » qui emmenait le lecteur à découvrir la Norvège, dessine cette fois sur 250 pages un huis-clos marin aux longs silences et aux décors minimalistes, pourtant loin d’être ennuyeux. Au fil de rencontres marquantes, comme deux autres naufragés – une vieille femme qui perd la mémoire et un gentil garçon muet – ou des hommes mal intentionnés, Léonie va vivre une série d’épreuves qui sont autant de symboles des pièges de la vie et qui pourront être surmontées grâce à la solidarité et l’amitié.
On aurait pu craindre une overdose métaphorique mais tout se tient ici, sans lasser. L’auteur belge a parfaitement su mener sa barque pour délivrer un message universel autour de l’adolescence.

Dessin et scénario: Jean Cremers – Editeur: Glénat – prix: 24,50 euros.

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