RAT’S – Tome 6. La lutte continue !

Le capitalisme et l’exploitation des masses vus par un maître de l’anthropomorphisme. Des révolutions comme ca, on en redemande !

Comment provoquer un réveil des consciences quand les opprimés eux-mêmes ne veulent rien entendre? Une situation embarrassante à laquelle se trouve confrontée une poignée de Rats.

Dans la lutte acharnée qui oppose depuis le début de la série les Crapos aux Rats, ces derniers semblent avoir pris l’avantage en faisant alliance avec les Castars, des guerriers nomades puissants mais peu futés. Parqués dans des taudis, ces castors vendent leur force de travail en échange de jus de pouascaille, une mixture infecte préparée par les Rats. Mais certains de ces apprentis capitalistes se révoltent à l’idée d’abuser ainsi de leurs lointains cousins.

La naissance du travail à la chaîne, du prolétariat, de l’exploitation des masses ouvrières et de la société de consommation esquissée dans le tome 5 prend ici toute son ampleur. Entre la paye ridicule, la pointeuse et les cités dortoirs, la condition ouvrière n’échappe pas à l’œil ironique de P’tiluc. Tout y passe et va crescendo quasiment au nez et à la barbe des naïfs Castars.

Lorsque la rébellion gronde, les Crapos ne sont pas loin pour attiser le feu et tenter de faire passer les Castars de leur côté. D’autres animaux viennent aussi pimenter le récit comme Jorgi Eider – un palmipède autrichien?…- le canard chargé de mater toute opposition des « sous-espèces » ou le putois mercenaire qui propose ses services en échange de quelques ministères.

En marge de cette critique de la société, P’tiluc s’en donne à cœur joie.
Comme dans les autres tomes, c’est souvent un peu gore, ca gicle parfois dans tous les coins mais ca reste toujours joyeux, absurde et délirant. On a l’impression de regarder un dessin animé de Tex Avery dans lequel les personnages semblent indestructibles. Ils ont eu le crâne fracassé, ils ont été mâchouillés pendant des heures mais cela ne les empêche pas de repartir aussi sec.

Des révolutions comme ca, on en redemande !

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