LE DÉPISTEUR – Tome 1. La tondue
Samuel tente de retrouver une petite fille juive cachée pendant la guerre chez des paysans lotois. L’histoire véridique des « dépisteurs » à travers une fiction qui laisse beaucoup de questions.
Dans les années 50, des hommes sont partis à la recherche des enfants juifs cachés dans des familles d’accueil pendant la guerre afin de les ramener dans leurs familles. On les a appelé les « dépisteurs ». Samuel est de ceux là mais lorsqu’il arrive dans le Lot la piste est menue: il semblerait que la famille qu’il recherche ait été dénoncée pendant l’Occupation et personne ne se souvient de la petite fille qui avait un an en 1943…
Si la recherche de la fillette est une pure fiction, Antoine Ozanam et Marco Venanzi s’appuient sur des faits historiques pour rendre compte du travail de ces dépisteurs qui en remuant le passé pouvaient en même temps déterrer des histoires s’étant déroulées durant l’Occupation et qu’on aurait préféré garder secrètes.
Le synopsis promet une vraie enquête en deux épisodes mais de ce point de vue le récit déçoit un peu. D’abord parce que l’on ne sait quasi rien du héros ni sur ses motivations (hormis qu’il est juif lui-même et ancien déporté), le laissant ainsi à bonne distance du lecteur. Ensuite parce que de nombreux flashbacks viennent ponctuer le récit sans que le lien avec le présent soit possible pour l’instant, rendant l’ensemble un brin confus. Enfin parce que plusieurs pistes sont ouvertes, très peu d’indices sont donnés et beaucoup trop de questions restent encore sans réponse même si c’est forcément un peu le lot d’un premier tome de présentation. Malgré ces défauts, la curiosité reste la plus forte. Ne serait-ce que pour vérifier que la fameuse tondue qui donne son titre à ce premier opus est la clé de cette enquête lotoise qui bénéficie en outre d’un graphisme très classique mais soigné donnant à voir de pittoresques décors campagnards.
Dessinateur: Marco Venanzi – Scénariste: Antoine Ozanam – Éditeur: Glénat – Prix: 14,95 euros.