LA SEPTIÈME FONCTION DU LANGAGE
Le 25 février 1980, Roland Barthes est renversé par une camionnette. Et s’il s’agissait d’un assassinat ? Une enquête rocambolesque au coeur des milieux intellectuels et politiques des années 80. Attention, il faut s’accrocher pour suivre.
Roland Barthès, philosophe, critique littéraire et sémiologue français, est décédé en 1980 un mois après avoir été fauché par la camionnette d’une entreprise de blanchissage à Paris. Un accident dont l’écrivain Laurent Binet s’amuse à imaginer dans « La Septième fonction du langage » qu’il a été organisé par les services secrets bulgares à l’instigation de Philippe Sollers et son épouse la psychanalyste Julia Kristeva, qui voulaient lui dérober un précieux manuscrit… Il faut dire que notre Barthès fictionnel aurait découvert une 7e fonction du langage capable de convaincre n’importe qui de faire n’importe quoi dans n’importe quelle situation!
Le roman graphique de Bétaucourt et Perret (« Quelques jours à vivre », « Ils ont tué Léo Franck », « Silence radio ») s’inspire de ce roman rocambolesque et nous met dans les pas du commissaire Jacques Bayard, épaulé par le sémiologue Simon Herzog, un sympathique duo pour cette drôle d’enquête au coeur des milieux intellectuels et politiques des années 80. Le rythme est débridé, le trait semi-caricatural efficace et le ton est largement ironique. On croise pêle-mêle Jack Lang, BHL, Michel Foucault, Umberco Éco, Mitterrand ou encore Giscard d’Estaing, acteurs de joutes verbales particulièrement pointues dont malheureusement nous, pauvres néophytes en sémiologie, avons bien du mal à nous dépêtrer. Et ce n’est pas les interventions des auteurs eux-mêmes à intervalles réguliers qui éclaireront beaucoup notre lanterne.
Dessinateur: Olivier Perret – Scénariste: Xavier Bétaucourt, d’après le roman de Laurent Binet – Editeur: Steinkis – Prix: 23 euros.