HOKA HEY!
Un jeune indien lakota élevé par des blancs rejoint un trio vengeur. Un beau western à grand spectacle.
« Hoka hey! » est le cri de guerre des indiens Lakota. Crazy Horse, l’un des plus grands guerriers de la tribu, le criait en s’élançant dans la bataille contre les blancs. Des années ont passé, beaucoup d’indiens sont morts, d’autres sont parqués dans des réserves et les jeunes sont envoyés dans des pensionnats pour en faire de bons petits Américains. George, jeune garçon élevé par un pasteur, ne sait pas grand chose de ses racines mais lorsqu’un Lakota à la recherche du meurtrier de sa mère tue le religieux devant ses yeux, il est loin de se douter que c’est tout un parcours initiatique qui commence pour lui.
Avec sa couverture cartonnée et sa pagination conséquente (224 pages), « Hoka Hey! » est un album qu’on remarque. Et c’est tant mieux car ce western aux codes dépoussiérés est une très bonne histoire où les indiens tirent au colt, où la violence est brutale et sans concession et la soif de vengeance absolue. Un western jusqu’au-boutiste néanmoins touchant car sans manichéisme et questionnant intelligemment l’identité culturelle et l’oppression des peuples, pas seulement indiens.
Outre les dialogues et les scènes d’action, les paysages constituent en outre un élément majeur de « Hoka hey! »: les longues chevauchées à la lumière changeante sous les ciels tourmentés, les crêtes des montagnes enneigées, les hautes herbes, les sous-bous ou les vastes plaines offrent de poétiques moments de contemplation. Bref, du grand spectacle.
Dessin et scénario: Neyef – Éditeur: Rue de Sèvres, Label 619 – Prix: 22,90 euros.