JUSQU’AU DERNIER

Alors que la modernité sonne l’heure des derniers cowboys, l’un d’eux voit sa vie basculée lorsque son fils adoptif est retrouvé mort dans une bourgade pauvre qui espère tout de la construction d’une gare. Un « western crépusculaire » réussi.

Tout juste lauréat de la 7e édition du Prix BD Fnac Belgique, « Jusqu’au dernier » est avant tout un bon vieux « western crépusculaire », nom donné par les théoriciens du genre à ces histoires aux héros ambivalents, souvent violents et mauvais. En somme des cow-boys mais pas des boy-scouts… Et ceux de « Jusqu’au dernier » ont des soucis à se faire: le travail se raréfie, les vaches étant de plus menées aux abattoirs de Chicago par le train. Russel a décidé de s’installer comme fermier dans le Montana en compagnie d’un jeune homme un peu simplet qu’il considère comme son fils. Mais lors d’une halte dans la bourgade de Sundance, qui postule pour accueillir une gare, le garçon est assassiné.

Si l’album scénarisé par Félix (« Hollywood boulevard, « L’héritage du diable », « Deuxième chance ») démarre comme un western classique, si on retrouve bien le traditionnel duel notamment, l’intrigue sombre emmène le lecteur sur des chemins de traverse et parvient à surprendre jusqu’au dénouement. La mort du malheureux garçon déclenche une spirale vengeresse infernale dont il ne peut rien sortir de bon, face à des intérêts antagonistes et des enjeux énormes. L’histoire en un seul tome est fluide et servie efficacement par les planches réalistes et lumineuses de Paul Gastine (« L’héritage du diable ») qui nous offrent de superbes décors nocturnes et pluvieux. Bref, une vision réussie de ces derniers cow-boys.

Dessinateur: Paul Gastine – Scénariste: Jérôme Felix – Editeur: Grand Angle – Prix: 17,90 euros.

– Lire l’interview de Jérôme Felix : « La fin d’un monde »

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