LA PETITE FILLE ET LE POSTMAN

Une orpheline est envoyée à l’autre bout du pays par… la poste! Un road-movie sympathique et efficace.

San Francisco, 1906. Alors qu’un puissant séisme vient de dévaster la ville et faire des milliers de morts et de sans-abri, la petite Jenny pleure sa maman. Ne sachant que faire, son beau-père décide de l’envoyer dans sa famille à l’autre bout du pays en l’expédiant tel un colis postal! C’est Enyeto, un facteur amérindien, qui est chargé de la course.
Le postulat est des plus étonnants et pourtant il n’est pas sorti de l’imagination de Bertrand Galic (« Fukushima, chronique d’un accident sans fin » avec Roger Vidal) puisque de nombreuses personnes ont réellement profité d’une faille dans le règlement des postes de l’époque – tout colis quelle que soit sa nature et pesant moins de 50 pounds pouvait être livré, était-il stipulé – pour expédier des êtres vivants à moindre coût et en toute sécurité… 
L’intrigue, elle, est classique – deux individus très différents vont s’apprivoiser et s’attacher l’un à l’autre – et pleine de bons sentiments mais elle se révèle agréable et touchante, joliment illustrée par le dessinateur espagnol qui montre bien cette société américaine alors en pleine mutation où les grands espaces sont irrémédiablement grignotés par l’industrialisation, à l’image de ces incroyables « yards », le gigantesque quartier des abattoirs de Chicago. 

Dessinateur: Roger Vidal – Scénariste: Bertrand Galic – Editeur: Vents d’Ouest – Prix: 19,50 euros.

Share