HIVER À L’OPÉRA
Un assassinat a lieu en pleine représentation à l’Opéra Garnier. Une intrigue bien menée, graphiquement très réussie.
Décembre 1896. Après l’agréable « Automne en Baie de Somme » au terme de laquelle il a été officiellement révoqué, l’inspecteur Amaury Broyan revient pour une nouvelle histoire: alors que l’Opéra Garnier fait salle comble, le corps crucifié du colonel Tréveaux, chargé de la sécurité du Président Faure, est brutalement propulsé au dessus de la scène, aspergeant de son sang un public atterré.
Cette nouvelle enquête qui n’est pas sans rappeler le roman de Gaston Leroux, « Le fantôme de l’Opéra », emmène le lecteur dans un thriller plutôt riche, où en plus des meurtres en série sauvages, on y parle vengeance, fantôme et spiritisme, mais aussi société secrète et complot nationaliste. L’auteur des meurtres est connu dès le départ et l’intrigue n’est pas foncièrement originale mais elle reste prenante avec des personnages à la psychologie travaillée et offre tout de même d’intéressants rebondissements.
Visuellement, Chabert s’inspire – à l’instar du premier album – de l’esthétique Art nouveau pour ces décors hivernaux du Paris de la fin du XIXe siècle en couleur directe avec encore quelques références à de célèbres peintures. Le résultat est très beau, très élégant.
Dessinateur: Alexis Chabert – Scénariste: Philippe Pelaez – Editeur: Grand Angle – Prix: 17,90 euros.