CE QUI EST A NOUS – Tome 6. The Big Seven

Un album incontestablement intéressant mais bien moins prenant que « Les Enragés ».

La série « Ce qui est à nous » ambitionne de retracer un siècle de crime organisé à New-York, des premiers pas de la Mano Nera jusqu’à la chute de Lucky Luciano et de la concurrence des gangs latinos et asiatiques. Dans le premier album, on découvrait trois jeunes voyous faisant leurs premières armes contre un caïd local au cœur de Little Italy en 1909. Leurs noms, Lucky Luciano, Al Capone et Franck Costello… Après avoir raconté la jeunesse de ces futurs grands maffieux américains, « The Big Seven » entame la seconde époque de la série: New York, 1928, le gratin du crime organisé se réunit pour sceller l’organisation à grande échelle des activités criminelles aux Etats-Unis. C’est la grande époque de la prohibition et l’apogée de la Cosa Nostra.

Violence, règlements de compte, costume-cravate et billets verts… dans ce tome 6 comme dans les précédents, on retrouve l’ambiance du « Parrain » et autres films sur la mafia. Classique. L’originalité de la série tient donc entièrement à son côté documentaire puisqu’elle s’inspire largement des biographies de mafieux. Seules quelques scènes sont imaginées soit parce que les auteurs ne disposaient pas d’informations suffisantes, soit pour les commodités du scénario. Les sources de documentation sont d’ailleurs citées en fin de volume pour chacun des événements abordés dans l’album.

Cet aspect très documenté a cependant son revers de la médaille. Cela donne un récit un peu sec qui oublie la petite histoire au profit de l’Histoire. Il n’y a pas réellement de héros, on s’attarde peu finalement sur les personnages principaux, leur psychologie, leur vie privée. Résultat, le lecteur a du mal à s’y attacher.

Reste que la narration est efficace et bien rythmée, le climat bien rendu et le dessin agréable. Chauvel et Le Saëc signent donc un album incontestablement intéressant mais bien moins prenant que « Les Enragés » par exemple.

A raison d’un volume tous les sept mois environ, Chauvel et Le Saëc prévoient de faire durer la série près d’une vingtaine d’albums.

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