CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT

Les dernières années de l’Algérie française à travers le destin de Younès. Sensible.

Younes, un petit Algérien de dix ans blond aux yeux bleus, doit quitter son village avec sa famille après l’incendie de leurs terres, direction Oran. Faute de travail et de revenus suffisants, son père le confie alors à son frère, pharmacien, marié à une Française. Younes devient Jonas et intègre une communauté de roumis c’est-à-dire des Français vivant en Algérie, les futurs pieds-noirs.
Adaptation du roman de Yasmina Khadra, « Ce que le jour doit à la nuit » offre un regard particulier – celui d’un enfant élevé et partagé entre deux cultures – sur les dernières années de l’Algérie française. Le ton reste assez léger, centré sur les émotions de Younès/Jonas, ses amitiés, ses amours, sa quête d’identité et d’équilibre dans l’Algérie des années 1930 jusqu’à l’indépendance en 1962, tandis que l’insurrection est elle surtout évoquée en fond, souvent en quelques cases. Les planches colorées et fluides, au trait un peu imprécis, sont elles aussi tout en légèreté. Ce n’est pas vraiment une BD historique mais un récit plus intime et néanmoins sensible et intéressant.

Dessinatrice: Marion Duclos – Scénariste: Stella Lory, d’après le roman de Yasmina Khadra – Editeur: Philéas – Prix: 20,90 euros.

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