47 CORDES – Première partie

Une métamorphe tombe amoureuse d’un jeune harpiste au contact difficile. La complexité des rapports humains explorée dans un récit dense et déroutant.

« 47 Cordes » c’est une plongée de près de 400 pages dans un univers déroutant et un brin inquiétant. Une partition qui suit Ambroise, un jeune harpiste mal dans sa peau et mal à l’aise avec les autres qui pour une raison qu’on ignore est la cible d’une métamorphe (une créature fantastique capable de changer de forme à volonté) prête à tout pour emprisonner le jeune homme dans ses filets amoureux. Homme, femme, meilleur ami, petit ami ou mentor, elle multiplie ainsi les apparences pour séduire le jeune musicien. Et sous celle de Francesca Forabosco, une cantatrice renommée, elle propose au jeune homme un marché: réussir 47 défis pour récupérer les 47 cordes qui composeront la harpe de ses rêves.

Prévue en deux tomes, l’histoire de ce qui est présenté comme « le nouveau chef d’oeuvre » de Timothé Le Boucher (« Le Patient », « Ces jours qui disparaissent ») est extrêmement dense, explorant la diversité des rapports humains à travers une vingtaine de personnages travaillés et autant d’ambiances. Bien construit et fluide, ce thriller psychologique ambitieux dévoile aussi des personnages tous physiquement aisément identifiables, un dessin épuré et coloré mais aussi des planches aux compositions audacieuses déclinées en chapitres.

De la soeur protectrice aux amis à la répartie caustique en passant par une bande de métamorphes hédonistes, le récit laisse donc une sensation étrange où la frontière entre la chronique sociale et le fantastique, l’amitié et l’amour, le jeu de séduction et la manipulation ou la sensualité et la perversité reste floue. « 47 Cordes » nous prend dans ses filets pour ne plus nous lâcher.

Dessin et scénario: Timothé Le Boucher – Editeur: Glénat – Prix: 25 euros.

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