Guillaume Lapeyre : « Une extension du Visiteur du futur »

Alors que le « Visiteur du futur » s’invite dans les salles obscures, Ankama sort l’intégrale de « La Brigade temporelle », un spin-off de la web-série. Le dessinateur Guillaume Lapeyre revient sur la création de ce manga à la française.


Est-ce que vous étiez un fan du « Visiteur du futur »?
Guillaume Lapeyre.
J’avais vu les premiers épisodes de la saison 1 sur YouTube et j’avais beaucoup aimé la mécanique du récit : « Ne faites pas ça, sinon voilà ce qui va se passer ! ». J’ai rencontré François Descraques pour la première fois à Japan Expo. Il me semble que c’était en 2016. Ankama avait conçu des espaces de dédicaces scénographiés avec les décors de nos séries respectives et nous étions voisins. Nous avons davantage sympathisé au fil de la convention, et je suis reparti avec l’intégrale de la série en DVD ! C’était jusqu’à la saison 3 à ce moment-là, et j’ai tout regardé d’une seule traite, car au-delà du principe de base, ce qui m’a vraiment accroché, c’est la capacité de François à étoffer son univers et ses personnages et de raconter des choses profondes et palpitantes tout en conservant l’humour des débuts. J’ai été ravi de pouvoir travailler directement sur la saison 4.

Est-ce que vous avez regardé les épisodes pour vous en inspirer graphiquement?
G.L.
Oui, c’était une nécessité pour coller au mieux au développement visuel de la série.

L’histoire est accessible même à ceux qui ne connaissent pas « Le visiteur du futur ». Comment pourriez-vous la résumer?
G.L.
Nous suivons les aventures de Louise qui, suite à un accident de la route, est emmenée dans les locaux ultra-secret de la Brigade Temporelle, véritable police du temps. Sous la direction de Constance et de Mathéo, elle va devoir voyager à différentes époques pour empêcher ou modifier certains évènements pour éviter qu’ils aient des conséquences tragiques dans le présent et le futur.

Il existait déjà une web-série, une bande dessinée franco-belge et il y a maintenant un film. Que pouvez apporter le médium manga à cet univers?
G.L.
Selon moi, le format manga et une série, c’est la même façon de raconter une histoire. Je compare plutôt et volontiers la bande dessinée à un long-métrage. L’important dans les séries et les mangas sont les situations et les personnages. Nous avons eu la place de les mettre en scène, nous avons pu avoir le temps de bien les développer grâce à la grande pagination du format manga. Je considère « La Brigade Temporelle » comme une belle extension de la série.

Qu’est-ce que vous appréciez dans le dessin manga que vous ne retrouvez pas dans le franco-belge?
G.L.
Cela corrobore pas mal la réponse à la question précédente. Un côté très feuilletonnant à l’histoire, beaucoup de dynamisme dans les scènes, et de la place pour bien installer l’histoire et s’attacher à ceux et celles qui en sont les principaux vecteurs : les personnages.

Dans les bonus de cette intégrale, vous expliquez que vous vous êtes concentré sur les personnages. Il y a eu un gros travail sur les expressions?
G.L.
Oui et même mieux que ça, je me suis concentré uniquement sur les personnages puisque je travaille depuis de longues années avec Alexandre Desmassias, qui est responsable de tous les décors, objets et véhicules. Il a fait un travail formidable sur cette série !

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne
(sur Twitter)

« La brigade temporelle – Intégrale » par Guillaume Lapeyre et François Descraques – Ankama – 12,90 euros.

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