V-GIRLS, l’oeil du diable – Tome 1. Incantare
Deux jeunes femmes découvrent qu’elles peuvent convoquer des forces surnaturelles. De quoi intéresser les opposants au régime nazi en cette année 1938. Un début de trilogie poussif.
1938. Dans un château rempli de SS, une actrice autrichienne provoque un carnage suite à une expérience surnaturelle avec l’eau mal maîtrisée. Parallèlement, une cascadeuse réussit miraculeusement à poser son avion en perdition avec l’aide de mystérieuses lumières. Les pouvoirs de ces deux jeunes femmes vont rapidement intéresser ceux qui veulent en finir avec le régime nazi.
Avec « V-girls » mêlant Histoire, espionnage et fantastique, Pécau suscite la curiosité, d’autant que les premières pages sont incitatives avec des scènes d’action spectaculaires au trait fluide d’Ukropina et des personnages inspirés du réel. Ainsi, l’actrice autrichienne n’est autre qu’Hedy Lamarr qui, outre ses rôles au cinéma, co-inventa un système de codage des transmissions par étalement de spectre. L’ancêtre des liaisons chiffrées militaires, de la téléphonie mobile ou du Wi-Fi.
Malheureusement, que de pages pour rien! Rapidement en effet l’histoire s’enlise, malgré l’arrivée de la deuxième héroïne, tandis que le scénariste n’a de cesse de nous répéter le principe des entités surnaturelles – des élémentaires (eau, air, feu, terre) qui s’attachent à une femme (belle visiblement tant qu’à faire), sont hyper jaloux et ne font rien sans rien en échange – au cas où l’on n’aurait pas bien compris du premier coup.
Si elle veut convaincre, cette trilogie signée des auteurs de « 1940: Et si la France avait continué la guerre » devra donc passer la vitesse supérieure, d’autant qu’avant d’affronter les nazis, il reste à mettre la main sur deux autres « Victory girls ».
Dessinateur: Jovan Ukropina – Scénariste: Jean-Pierre Pécau – Editeur: Soleil – Prix: 14,95 euros.