TOURNE-DISQUE
Un violoniste découvre l’Afrique coloniale des années 30. Il en reviendra différent… Une histoire de respect et d’amitié très touchante.
Violoniste réputé, Eugène Ysaye part pour le Congo Belge où il doit jouer à l’occasion du centenaire de l’indépendance de la Belgique. Mais un sévère torticolis l’oblige à annuler son concert et à rester se reposer dans la propriété de son neveu qui réside sur les bords du lac Leopold II. Là, il fait la connaissance de Tourne-Disque, l’un des serviteurs noir de la maison, chargé depuis 40 ans de passer la musique sur le gramophone.
Zidrou n’est jamais en panne d’idées et jongle avec les genres et les publics. Le scénariste de « L’élève Ducobu » , « Les crannibales », « La peau de l’ours », « Rosko », « Le client » ou « La Mondaine », nous emmène cette fois dans l’ambiance très « Out of Africa » de l’Afrique coloniale de 1930. Evidemment, Zidrou aborde des thèmes incontournables comme la colonisation et le racisme, mais il le fait de manière implicite. L’objet de « Tourne-Disque » n’est pas de dénoncer frontalement le colonialisme, c’est avant tout une histoire de respect et d’amitié autour d’une passion commune: la musique. Le récit se déroule nonchalamment avec sérénité, emmené par un héros charismatique, généreux et sympathique sous des dehors bourrus: Eugène Ysaye, un virtuose belge qui a réellement existé. Une sérénité et une douceur qui se retrouvent dans les belles planches de Raphaël Beuchot qui collabore ici pour la deuxième fois avec Zidrou après « Le montreur d’histoires ».
Au bout du compte, « Tourne-disque » – élue bande dessinée RTL du mois de juin – raconte une histoire simple mais avec une sensibilité touchante qui réchauffe les coeurs.