THERMAE ROMAE – Tomes 1 et 2

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Un architecte romain découvre un passage à travers le temps qui le fait émerger au XXIe siècle, dans un bain japonais. Une source intarissable d’idées à adapter dans la Rome antique. Une série audacieuse, inventive et étonnamment enthousiasmante!

Et si le Japon moderne avait influencé la Rome antique? Un bien étrange postulat qui sert pourtant de base à une série à succès (déjà cinq millions d’exemplaires vendus au Japon) plusieurs fois primée (Grand Prix du manga 2010, Prix Ozamu Tezuka 2010). Après le vin, le cuisine, le jeu de go, etc, voilà donc un manga thématique qui s’intéresse au bain dans tous ses états! Lucius Modestus est un architecte romain en panne d’inspiration qui par miracle se retrouve régulièrement propulsé au XXIe siècle dans les bains nippons, au pays des « Visages plats »… Pourquoi, comment, Lucius finalement ne cherche guère à comprendre et s’empresse d’y grappiller quelques bonnes idées à adapter au monde antique!

« Thermae Romae » est un drôle d’ovni et on se demande bien avant d’ouvrir l’album ce qu’on va y trouver et comment Mari Yamazaki va pouvoir nous intéresser à son sujet… On lit quelques pages et… ça marche! Le manga est d’abord très enrichissant. Il met en parallèle deux civilisations très éloignées l’une de l’autre mais rapprochées par cette passion pour les bains, qui va bien au delà du simple côté hygiénique. thermaeII.jpgEn tant que lecteur occidental, on en apprend bien sûr davantage sur les moeurs nippones qu’antiques qu’on connaît à travers les nombreux vestiges en Europe mais c’est le contraire pour le lecteur japonais. Ces petits cours d’Histoire et de sociologie sont en outre rendus très vivants par la mangaka qui vit depuis des années en Occident (aux Etats-Unis après le Portugal et l’Italie) et qui distille beaucoup d’humour dans les planches à travers quiproquos et comique de situation. L’intérêt réside aussi dans la façon avec laquelle notre ami Lucius arrive à adapter ce qu’il a vu au Japon: un boyau de vache percé de trou en guise de pomme de douche, un vivarium pour remplacer le DVD sur les méduses, de longues dalles de marbres pour en faire un toboggan…. Ah, les joies du système D!

On s’amuse, on apprend et on constate avec plaisir le long de ces deux albums que l’on ne s’ennuie pas, le thème étant finalement très vaste: salle de bain privée, bain en plein air, thermalisme, WC, parc d’attraction aquatique, etc… Reste que le challenge n’est pas entièrement gagné sur la durée: Mari Yamazaki devra encore nous intéresser sur les quatre autres tomes prévus (dont deux déjà parus au Japon).

Casterman

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