SAD GIRL

Une jeune femme en dépression décide de quitter son mari alcoolique. Une décision qui la mènera jusqu’aux portes de l’Enfer. Sombre et sans concession.

Kan Takahama annonce la couleur dès le début de son album en le dédiant à « tous ceux qui luttent pour surmonter toute forme de dépendance, quelle qu’elle soit, et à leurs familles qui les soutiennent ». Car c’est bien d’une véritable décente aux enfers dont il s’agit. Et pourtant lorsque Shiori se réveille un jour après une overdose de médicaments, c’est avec l’ambition de prendre un nouveau départ vers le bonheur: elle quitte son mari alcoolique et, ne sachant où aller, s’installe chez une amie de fac. Or celle-ci est accro aux drogues…

La drogue, la prostitution, la clochardisation, une secte, les portes de la mort, difficile d’accumuler plus de mauvaises expériences… Les rencontres malheureuses vont contribuer à la déchéance d’une jeune femme qui ne parvient pas à faire face et qui ne se supporte pas elle-même. Pour réaliser ce portrait, Kan Takahama qui a notamment signé « Mariko Parade » avec Boilet a ici travaillé directement dans le sens de lecture français. Cette gymnastique qui a sans doute demandé un vrai effort à la mangaka peut-elle expliquer les quelques difficultés rencontrées au niveau de la narration? A plusieurs reprises, en particulier au début, on a effet un peu de mal à suivre malgré un découpage en cases plutôt clair et les nombreuses dates. Heureusement, ce souci s’estompe et on découvre un portrait de femme à la dérive assez bouleversant. Jusqu’au dénouement final qui réussit in extremis à éclairer le terrible destin de Shiori d’une petite touche d’espoir. Ouf.

Casterman

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