EN ITALIE, IL N’Y A QUE DES VRAIS HOMMES

50 ans après avoir été déporté avec d’autres dans une île parce qu’homosexuel, Ninella raconte son histoire à deux journalistes. Un témoignage intéressant sur un épisode oublié de l’Histoire italienne.

C’est un épisode méconnu peu reluisant de l’Italie fasciste que nous content Luca de Santis et Sara Colaone. Pour les besoins d’un documentaire, le vieux Ninella revient sur son histoire. Celle des homosexuels soumis à la déportation dans de petites îles au sud du pays sur ordre de Mussolini qui déclarait officiellement: « en Italie, il n’y a que de vrais hommes ».

L’ouvrage est un indéniable témoignage. Visiblement très documenté – Luca de Santis (auteur de « La traduction » un roman sur fond de dictature argentine) s’est inspiré d’une entrevue réalisée par un journaliste dans les années 80 avec un homosexuel déporté – il montre la vie au quotidien de cette communauté particulière, le sentiment d’injustice qu’ils ressentent mais également la solidarité qui domine. Plus largement, et grâce aux allers et retours entre le passé et le présent, « En Italie, il n’y a que de vrais hommes » s’interroge sur la place des homosexuels dans la société et le besoin de ceux qui ont souffert d’enterrer le passé.

Dargaud

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