QUATORZE JUILLET

Un jeune gendarme de province rencontre un père et sa famille endeuillés suite à un attentat. Une histoire bien fait en plein dans les problématiques contemporaines.
C’est une amitié improbable née d’une rencontre fortuite: celle de Jimmy, jeune gendarme intègre d’une petite ville du sud de la France, et d’un père et sa fille venus en vacances pour se changer les idées après la mort de la mère de famille, tuée dans un attentat.
Avec Martin Quenehen, auteur de recherches historiques et romancier dont c’est ici le premier scénario de roman graphique, Bastien Vivès (« Polina », « Lastman ») dresse le portrait d’une France traumatisée. L’intrigue est fictive mais immanquablement on pense aux attentats de 2013, à celui du camion fou le 14 juillet 2016 à Nice ou encore au comportement héroïque du gendarme Beltrame à Trèbes.
Le récit en noir et blanc s’appuie sur de nombreuses planches muettes et impose un rythme plutôt lent qui permet d’insister avec subtilité sur la fuite en avant des protagonistes, la violence sourde émanant de ces personnages déboussolés, ambigus, voire paranoïaques face à la montée de la radicalisation islamiste d’une part et à l’afflux de migrants fuyant la guerre d’autre part. Un album crédible et prenant.
Dessinateur: Bastien Vivès – Scénaristes: Martin Quenehen et Bastien Vivès – Editeur : Casterman – Prix: 22 euros.
