PILL HILL

Un père divorcé confronté au comportement toxique de son ex tombée dans la drogue. Bouleversant.

Nic vient de divorcer et emménage avec son fils Henry dans le quartier de Pill Hill tandis que son beau-fils Drake reste chez son ex. La routine s’installe jusqu’à ce qu’il découvre des chewing-gums mystérieusement collés sur les arbres du parc et que son ex-femme, bipolaire et toxicomane, menace la sécurité de enfants…
En partie autobiographique, « Pill Hill » est une drôle de roman graphique. L’idée de départ est intéressante et source d’émotions: il s’agit du combat bouleversant d’un père pour sauver ses fils de la lente descente aux enfers de son ex, face à l’inaction des services sociaux et de la justice. Il s’agit aussi plus généralement de montrer la force de la paternité et des relations filiales…
Alors que viennent faire là le colleur de chewing-gums, les conspirationnistes et les reptiliens? Dans ce long récit de 250 pages, ces multiples et peu développées digressions – dont on comprend certes la symbolique alors que les crises d’angoisse sont devenues le quotidien de Nic – créent un fort déséquilibre et ont surtout tendance à perdre le lecteur, ou du moins à le faire sortir de l’histoire. Dommage.
Les planches offrent elles un découpage classique, un trait simple mais expressif et une colorisation tout en nuances de bleu pas des plus jolies mais elles savent se faire plus folles lorsqu’elles plongent dans l’inconscient du père de famille. Elles s’assombrissent alors pour des crayonnés charbonneux efficaces, offrant des visions hallucinées et fantasmagoriques qui rappellent Charles Burns ou le maître du manga horrifique Junji Hito (« Spirale »).

Dessin et scénario: Nicholas Breutzman – Editeur: Delcourt – Prix: 27,95 euros.

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