PARIS STRASS
Omond et Yoann dévoielnt les dessous des « pipoles » et ce n’est pas joli à voir. Un album un peu prévisible mais caustique à souhait.
Pour vous donner une idée, Paris Strass pourrait être le concurrent de Voici, Closer ouGala. C’est le journal où la vie délurée et extravertie des « pipoles » s’étale au grand jour. C’est aussi là où toutes les histoires de cet album se terminent, histoires de fric, de gloire, de sexe et de drogue.
« Paris Strass » est la première collaboration de Yoann et Omond, à Fluide Glacial, un duo qu’on a plutôt l’habitude de lire dans les aventures de « Toto l’Ornithorynque » et « La voleuse du Père Fauteuil ».
Les deux compères se sont lâchés. Un peu comme dans « Rester normal » de Philippe Bertrand et Frédéric Beigbeder, le duo dresse un portrait au vitriol de la jet-set: les dérives du star system et les relations ambiguës avec la presse à scandale qu’on veut éviter mais dont on a besoin aussi. Ca fait mal pour les stars et, sous les sunlights, la réalité n’est pas souvent reluisante.
Au travers de gags de deux à sept planches, le propos est féroce et les personnages franchement moins sympathiques. C’est même le contraire de [« Pêchés mignons »>1685] d’Arthur De Pins, l’autre album de la nouvelle collection Fluide Glamour paru en même temps. Même constat pour le dessin où, à l’opposé du graphisme rond et sexy de De Pins, le trait de Yoann est sans concession, en particulier pour les vieilles liftées et les mous du bide…
Si, avec des ficelles plus grosses, et des gags un peu trop prévisibles, « Paris Strass » s’avère moins hilarant que « Pêchés mignons », il reste un titre caustique qui a sa place chez Fluide. En deux albums, Fluide Glamour nous offre donc d’emblée un large panorama du style de la collection.