ON VA TOUS CREVER
Un trio de malfrats armés débarquent dans un immeuble pour une expédition punitive. Un récit choral bien construit et décalé.
Trois individus débarquent dans un immeuble, flingues à la main, en cherchant l’appartement n°12. Dans le même temps, dans ce bâtiment, un couple de braqueurs compte son butin, le proprio espionne sa voisine, un vieux monsieur vient offrir un gâteau à son voisin, deux jeunes cultivent du cannabis, une prostituée reçoit un drôle de client, etc… Autant de personnages hétéroclites qui ne se ressemblent pas mais qui vont partager le même destin tragique et absurde.
Construit comme un récit choral extravagant où tout finit par s’imbriquer, le Suisse alémanique Tobias Aeschbacher, qui signe ici sa première bande dessinée, propose un scénario intelligemment construit et riche en rebondissements. Grand amateur de l’humour noir vitaminé et sanglant des films de Tarantino, l’auteur s’inscrit dans le même registre décalé.
D’un appartement à l’autre, on découvre des personnages à la moralité souvent discutable mais finalement assez touchants par leur fragilité et leur maladresse. Si le dessin est simple, un peu naïf et avec peu de décors, le trait est nerveux, l’hémoglobine rouge pétant. « On va tous crever » est donc plutôt bien fichu.
Dessin et scénario: Tobias Aeschbacher – Editeur: Helvetiq, collection Ébullition – Prix: 22 euros.