CORTO MALTESE – Tome 16. Nocturnes berlinois
Corto Maltese se retrouve embarqué dans une sombre affaire en pleine République de Weimar, au début des années 20. Un nouvel opus signé du duo espagnol.
Trêve de décors exotiques et de casquette au vent. Pour ce 16e opus des aventures du célèbre aventurier créé par Hugo Pratt en 1967, et le quatrième signé des Espagnols Pellejero (« Le silence de Malka ») et Canales (« Blacksad »), Corto Maltese fait escale à Berlin. Un Berlin des années 20 où la fragile république de Weimar est déjà au bord de la guerre civile, entre espions communistes et société secrète d’extrême droite. Alors qu’il vient y retrouver un vieil ami, Corto apprend l’assassinat de celui-ci. Pourquoi, comment? Corto va mettre le doigt sur un dossier secret bien embarrassant.
Une société secrète, des manigances politiques, un brin d’ésotérisme et une inexorable montée du fascisme, les ingrédients chers à Hugo Pratt et à son histoire (il fut embarqué par son père, soldat fasciste, dans la police coloniale à l’âge de 13 ans) sont là mais les auteurs imaginent une histoire plus réaliste, un thriller rempli de fausses pistes au grés desquelles notre marin est balloté. L’intrigue se lit bien et offre un dénouement inattendu. Quant au choix de la couleur, aux teintes variées et aux ombres marquées, il est assez réussi même si les puristes préfèreront peut-être l’édition en noir et blanc (25 euros) ou bien l’édition de luxe à 150 euros disponible en novembre 2022.
Dessinateur: Rubén Pellejero – Scénariste: Juan Díaz Canales, d’après l’œuvre d’Hugo Pratt – Editeur: Casterman – Prix: 17 euros.