NO LIMITS
Bouleversé par la séparation prochaine de ses parents, Yann, 15 ans, enchaîne les bêtises. Un album réalisé dans un but socio-éducatif qui ne parvient pas à dépasser ce contexte.
Yann a 15 ans, pas mal de soucis et un gros manque de repères. Loin de ses parents au bord du divorce et du lycée qu’il préfère oublier, l’adolescent s’éclate à rollers avec son meilleur ami. Mais que faire pour acheter les meilleurs rollers quand on a pas d’argent, si ce n’est se servir chez les gens qui en ont?
« No limits » est la réédition en un volume du dernier album de ce que l’on pourrait appeler « la trilogie de la vie » de Derib. En 1991, l’auteur de « Yakari » signait « Jo », une BD préventive sur le sida, suivi en 1996 de « Pour toi Sandra » dans lequel il dénonçait l’exploitation sexuelle des jeunes. « No limits » paraissait en 2000 dans la collection Signé du Lombard.
Bande dessinée de prévention à l’égard des jeunes, « No limits » en a tout à fait les caractéristiques. Il s’agit de faire passer un message sur quelques thèmes importants qu’il faut caser sur 80 pages et surtout bien enfoncer le clou. Un vrai challenge. Divorce des parents, alcoolisme (du père), échec scolaire, refus de l’autorité, racket (du jeune frère), drogue, délinquance, racisme… Yann devient donc l’adolescent à problème type, le cliché parfait. N’en jetez plus, le pari est réussi de ce côté là. La bande dessinée est de qualité et on espère que le but recherché – susciter débats et rencontres auprès des jeunes en difficulté – a été atteint.
Scénaristiquement en revanche, et en dehors de toute considération pédagogique, « No limits » a logiquement du mal à passionner le lecteur moyen. Les clichés se succèdent sans surprise jusqu’au dénouement en happy end sans qu’on soit réellement entré dans l’histoire. L’album lui a trouvé ses limites.