MISS OCTOBRE – Tome 1. Playmates, 1961

Une jeune femme rendue sourde après une agression, des meurtres de jolies filles savamment mis en scène. Un polar noir en trois parties bien orchestré.

Depuis qu’elle a été sauvagement agressée, la belle et blonde Viktor Scott est sourde. Désormais elle n’a de cesse de chercher son agresseur, la police ayant visiblement d’autres chats à fouetter: un serial killer a tué deux jeunes femmes, a fait des photos d’elles post-mortem dans des postures dignes de Playboy et les a rebaptisées « Miss Janvier » et « Miss Février »…

Desberg et l’Amérique c’est décidément une longue histoire d’amour (« I.R.$ », « Sherman », « Empire USA », etc). Dans son Los Angeles de 1961, les femmes sont belles, les villas sont luxueuses, les hommes avides de pouvoir, le tueur bien pervers et les flics corrompus. L’influence des grands romans noirs américains est là mais le scénariste belge né de père américain ne se contente pas de reprendre les ficelles du genre. Sur un scénario qui semble millimétré au poil et qui démarre sur un « flash forward » encore obscur, les différents protagonistes sont intelligemment posés ainsi que leurs émotions et les liens qui les unissent. La surdité de l’héroïne rajoute un peu d’originalité à l’ensemble. Ce polar en trois tomes est plutôt bien parti.

Queireix (deux tomes d' »All Watcher »), le dessinateur, retranscrit l’ambiance de cette époque d’un trait réaliste et fluide. Les héroïnes sont sensuelles, les hommes élégants. Un bémol toutefois: les personnages masculins se ressemblent beaucoup et il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour les différencier.

Le Lombard

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