MIMIPHISTO

Le fils du diable se rend au fin fond des Enfers pour trouver sa voie. Une histoire de transmission familiale et de construction de soi joliment mise en images.

Il n’est jamais évident d’être un « fils de », surtout quand le père en question n’est autre que le diable Méphisto, chargé de mener en rythme les âmes damnées jusqu’aux Enfers, tel un chef d’orchestre. Après s’être fait vertement réprimander par son précepteur sur ses capacités, le jeune Mimiphisto s’enfuit, bien décidé à montrer sa vraie valeur.
Construit en sept actes à la manière d’un conte musical, « Mimiphisto » bénéficie d’un univers graphique marqué et d’une esthétique très soignée. Pierre-Henry Laporterie, qui signe ici sa première bande dessinée en tant qu’auteur complet, fut notamment designer de personnages pour le film « L’illusionniste » de Sylvain Chomet césarisé en 2011. Ses planches sont épurées, la colorisation sombre mais douce, les monstres inquiétants mais pas effrayants et les jeux d’ombres et de lumières précis, même si paradoxalement certaines scènes manquent d’un peu de clarté.
Sur le fond, cela reste simple et abordable pour les enfants. Tout aussi diaboliques que soient le jeune héros et son père, l’histoire parle finalement juste du poids des traditions familiales et de l’éducation, de transmission et d’aspirations intérieures. Les jeunes lecteurs y trouveront une incitation à suivre leurs rêves, les adultes eux seront invités à laisser leurs enfants les accomplir.

Dessin et scénario: Pierre-Henry Laporterie – Editeur: Soleil, collection Métamorphose – Prix: 16,95 euros.

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