L’IMPRIMERIE DU DIABLE
Fin du XVe siècle, une guérisseuse est accusée de sorcellerie par l’Inquisition. Son ancien amour pourra-t-il la sauver? Une période sombre très bien mise en scène.
Un village ardéchois à la fin du XVe siècle. Les temps sont rudes, les habitants miséreux mais Reine Percheval apprend auprès de sa grand-mère à devenir guérisseuse et sage-femme pour les aider. Sa rencontre avec Etienne Troillet est un coup de foudre réciproque. Mais battu par son père et désireux d’étudier, il quitte le village pour la Suisse où il finit par devenir imprimeur.
Les livres sont alors une excellent manière de diffuser les connaissances mais aussi et surtout un outil de propagande de l’Eglise. Ainsi l’un des premiers ouvrages imprimés est le « Malleus Maleficarum » («Le Marteau des sorcières»), un traité de lutte contre les sorcières écrit par des inquisiteurs, en réalité visant des femmes qui dérangeaient pour une raison ou une autre.
La chasse aux sorcières à laquelle ne va évidemment pas échapper Reine est donc au coeur de cette bande dessinée historique mais plus globalement le contexte historique et sociétal de la France de l’époque est soigneusement développé au fil des pages par Virginie Greiner (« Avant l’heure du tigre », « Tamara de Lempicka »). Derrière une élégante couverture dorée, Annabel (« Isabelle Eberhardt, la vagabonde des sables » avec Virginie Greiner) met en scène avec soin ces décors dans un style semi-réaliste visiblement documenté. Le voyage dans le temps en terres obscurantistes se révèle terrifiant mais captivant.
Dessinatrice: Annabel – Scénariste: Virginie Greiner – Editeur: les Arènes BD – Prix: 23 euros.