MALDOROR ET MOI

Un ado révolté trouve son bonheur dans les poèmes du Comte de Lautréamont. Noir et dérangeant.

Martin a 17 ans et est guitariste dans un groupe avec ses amis. C’est un adolescent mal dans sa peau, animé d’un sentiment de révolte latent et qui rejette sur son père alcoolique la mort de sa mère. Sa vie bascule lorsqu’il découvre « Les Chants de Maldoror » d’Isidore Ducasse, alias le comte de Lautréamont, auteur du XIXe siècle méconnu de son vivant et sauvé de l’oubli par les surréalistes au début du XXe siècle. Des poèmes très noirs et tourmentés qui vont le pousser à s’isoler davantage et développer des idées violentes et morbides…
« Maldoror et moi » est un récit singulier tout autant que le poète à qui il rend hommage. Un roman graphique au beau noir et blanc profond qui met mal à l’aise. Avec les apparitions régulières de Maldoror, au discours maléfique et glaçant, et le personnage même de Martin pour lequel on a bien du mal à avoir de l’empathie, le récit risque de laisser bien des lecteurs au bord de la route. Reste que le cheminement de l’adolescent vers une voie sans retour est bien rendu et montre à quel point des individus fragiles psychologiquement peuvent être influencés ou manipulés.

Dessinateur: Laurent Richard – Scénariste: Benoit Broyart – Editeur: Glénat, collection 1000 Feuilles – Prix: 22 euros.

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