MAFALDA, MON HÉROÏNE

Treize autrices s’emparent du personnage de Quino, qui fête ses 60 bougies, en la confrontant à notre monde actuel.
Avec sa tignasse brune, sa petite robe rouge et son noeud dans les cheveux, Mafalda a cinq ou six ans… depuis 60 ans! Publiée la première fois en septembre 1964 sous la plume de l’Argentin Quino, celle qui avait été créée pour une publicité d’électroménager finalement avortée, a depuis été traduite dans une trentaine de langues. Pour lui rendre hommage, une dizaine d’autrices se sont emparées de la fillette qui pourrait être une cousine de Charlie Brown en un peu plus politique avec ces réflexions sur les injustices sociales ou le féminisme.
Derrière une couverture signée de Pénélope Bagieu (que l’on ne retrouve pas à l’intérieur), cet album collectif (Bagieu, Florence Cestac, Florence Dupré la Tour, Aude Picault, Véro Cazot, Anne Simon, Maud Begon, Soledad, Agathe de Lastic, Maëlle Reat, Marie Bardiaux-Vaïente, Miss Gally, Émilie Gleason) découpé en huit chapitres donne donc à voir une Mafalda résolument moderne – entouré de ses acolytes habituels comme Susanita, Felipe ou Manolito – qui continue de questionner un monde dysfonctionnel même si certains thèmes ont changé comme l’écologie ou les réseaux sociaux.
Comme c’est très souvent le cas dans les albums collectifs, le format de chaque histoire est variable, du simple dessin à une dizaine de pages en passant par le strip, et dans un style graphique personnel avec une large prédominance pour la couleur. A cet égard, c’est Aude Picault qui se rapproche le plus de l’original avec des strips d’une bande en noir et blanc. En revanche, c’est la seule à représenter Mafalda en jeune femme.
On refermera « Mafalda – mon héroïne » avec deux regrets: le peu d’intérêt des deux illustrations signées Florence Cestac qui n’évoque pas l’essence contestataire du personnage et l’absence d’un auteur masculin parmi cet hommage.
Dessin et scénario: collectif – Editeur: Glénat – Prix: 17,50 euros.
