UN ENTERREMENT DE VIE DE JEUNE FILLE
Anne censée se marier bientôt, Auréole qui retrouve le village de son enfance et un ancien flirt, Quitterie qui croit être une meurtrière et qui tente de noyer dans l’alcool sa culpabilité: le week-end entre copines va tourner au vinaigre. Un album inclassable et des rebondissements à foison.
« Trois amies. Un enlèvement. Une autoroute. Un mariage. Rondo Veneziano. Une toile cirée. Des rires. Un pont. Des larmes. La culpabilité. L’amour. Des mobylettes. Une bouteille de vin. Une fête de village. Un hôpital. Des cendres. Des strip-teaseurs. La mort ». En une série de quelques mots, la quatrième de couverture résume parfaitement le contenu de l’album: un mélange des genres. Pour en révéler un peu plus tout de même, on dira qu’Anne se fait « kidnapper » par ses meilleures amies le temps de fêter son enterrement de vie de jeune fille. Mais, leur apprend-elle à cette occasion, elle a justement décidé d’annuler le mariage et son nouveau flirt doit venir la rejoindre…
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec « Un enterrement de vie de jeune fille », on va de surprise en surprise. Après ce week-end, plus rien ne sera comme avant. Le récit commence de façon inquiétante (le pseudo-enlèvement) avant de tomber dans le léger limite potache puis de se faire de nouveau plus noir au fil des pages. Avec jusqu’au bout encore quelques moments de totale dérision au milieu du drame (rien de moins qu’un débarquement de strip-teasers!)… Les thèmes se mélangent: la vie de couple, la solitude, la notion de responsabilité, la mort… et le trait de Bourhis navigue lui aussi entre plusieurs genres: un dessin plutôt rigolo mais des hachures sombres plus agressives.
Certes pour séduire totalement, « Un enterrement de vie de jeune fille » manque d’un fil conducteur précis et d’un héros clairement identifié, Anne passant finalement au second plan derrière ses deux amies, Quitterie et Auréole (quels drôles de prénoms!). Mais clairement Bourhis a voulu un album déstabilisant. Pari gagné.
– Dupuis