LIVE MEMORIUM
Un jeune homme mal dans sa peau teste une technologie illégale qui lui fait perdre pied avec la réalité. Une critique sombre et violente des dérives des progrès technologiques.
Comptable dans une entreprise de poupées sexuelles, Tomasu est un jeune célibataire mal dans sa peau, manipulé et méprisé par son patron véreux, moqué par ses collègues. Poussé par son ami Usagi et bouleversé par la mort de sa mère, il décide tester le «Live Memorium», une technologie illégale qui offre à ses utilisateurs la possibilité de replonger dans leurs souvenirs d’enfance et d’agir dessus.
Quand le monde virtuel et le monde réel finissent par se confondre… Dans ce récit cyberpunk et dystopique qui se lit dans le sens occidental – comme les auteurs -, c’est notre rapport à la technologie et à la solitude engendrée par notre société qui est questionné.
Au fil des 200 pages divisées en chapitres que compte le manga, Miki Makasu, alias David Boriau (« Double.Me », « La Fabrique des rêves »), montre comment petit à petit Tomasu voit sa personnalité se transformer avec de logiques conséquences sur sa vie quotidienne et sur ceux qui l’entourent. C’est sombre et violent, voire malsain, mais intéressant d’autant que le monde décrit n’est pas si éloigné du notre. La lecture mérite toutefois aussi pas mal d’attention car la narration se complexifie à mesure que la frontière entre rêve et réalité s’efface et les cases au trait manga dynamique semi-réaliste de Benoit Bourget (« Zaofan ») sont parfois un peu confuses.
Dessinateur: Benoît Bourget – Scénariste: Miki Makasu/David Boriau – Editeur: Glénat – Prix: 18,95 euros.