L’INFINI – Tome 2. Mémoire interdite
Un deuxième tome qui confirme ce qu’on pensait: « L’Infini » est un bon polar d’anticipation, enlevé et sympathique, signé de deux auteurs de comics.
On avait laissé l’ex-flic Fontine et le jeune fils de sa voisine aux commandes d’un robot volant au dessus de l’Infini, une immense arche stellaire dans laquelle chacun est relié en permanence à un connecteur cérébral qui lui donne accès à tout et à tous. Comment s’en sont-ils sortis? Loin de répondre à la question, ce deuxième tome en pose encore de nouvelles: lorsque Jean, la jeune fille qui avait aidé Fontine dans le premier opus, vient lui rendre visite, celui-ci ne la reconnaît pas et semble avoir tout oublié de son aventure. Pire, Jean manque de se faire tuer par trois inconnus armés jusqu’aux dents.
Bref, comme le laissait déjà supposer le premier tome, « L’Infini » nous réserve encore pas mal de surprises. Bien ficelé, le scénario de Chuck Austen (« X-Men », « Les vengeurs », « Captain America ») est toujours autant bourré d’action et de rebondissements. L’histoire défile vite, sans temps mort, mais nous permet quand même d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du connecteur et sur les modifications de la mémoire qu’il permet. Enfin, alors que le jeune garçon a totalement disparu dans cet épisode, l’accent est mis sur le personnage de Jean. Elle manquait de consistance jusqu’alors, on apprend à la connaître et on découvre avec elle ses premières impressions de « déconnectée » du connecteur central.
Côté dessin, les visages manquent encore de régularité et les décors sont vraiment peu fouillés. Mais les personnages de Matt Cossin (« Cold, Hard Facts ») sont expressifs et la colorisation informatique trouve bien sa place dans ce genre de récit. Du coup, on passe facilement sur les défauts graphiques.
Au terme de ce second tome, « L’Infini » est donc vraiment bien parti. Il ne reste plus aux auteurs américains qu’à trouver à cette série haletante une conclusion à la hauteur. Pour le moment en tout cas, on serait bien incapable d’en deviner une.