L’INFINI – Tome 1. La citadelle du vide

Un polar cyberpunk signé par deux auteurs américains. Un récit haletant qui fait oublier quelques faiblesses au niveau du dessin.

Kelsey Fontine était flic. Aujourd’hui c’est un citoyen de seconde zone, au chômage parce qu’handicapé suite à une mission: son connecteur ne fonctionne plus. Et dans l’arche stellaire L’Infini, cette immense cité flottante dans laquelle il vit, chacun se doit d’être en liaison permanente avec un connecteur cérébral qui lui permet de rester informé des nouvelles lois, de commander ses courses ou de profiter d’un tas de divertissements. Désoeuvré, Kelsey est dans son canapé à ruminer sa déprime lorsque deux hommes armés font irruption dans son salon, apparemment décidés à kidnapper le fils de sa voisine.

Les Humanoïdes Associés poursuivent leur politique de transversalité Europe-Etats-Unis entamée il y a plusieurs mois, avec un album signé de deux auteurs américains plus habitués au format comic que franco-belge: le scénariste Chuck Austen qui a écrit pour « X-Men », « Les vengeurs », « The Call » et « Captain America »; et son compatriote, Matt Cossin qui a dessiné « Cold, Hard Facts ».

Mais l’histoire a bien traversé l’Atlantique car, même si le dessin n’est pas encore totalement maîtrisé (les visages notamment), le récit est haletant, étonnamment bourré d’action et de rebondissements pour un premier tome. Pourtant, à la base, rien de bien original: un fuyard accompagné d’un enfant que des méchants veulent attraper pour d’obscures raisons, le thème a déjà maintes fois été utilisé en BD, littérature et cinéma. De même, situer l’action dans un gigantesque vaisseau peuplé de colons terriens en quête d’une planète où débarquer n’est pas non plus franchement nouveau.

En fait, le scénario tire principalement son intérêt de son appartenance au cyberpunk. Ce genre littéraire se distingue de la science-fiction en ce qu’il se passe dans un futur proche du monde réel. Les innovations technologiques abordées sont donc celles que nous commençons aujourd’hui à entrevoir, avec l’avènement du virtuel, la disparition des claviers, remplacés par des prises permettant de connecter son système nerveux au réseau par exemple.

Dans cet univers pas si éloigné du notre, les héros sont charismatiques. Deux personnages incontrôlables – l’un a son connecteur hors-service, l’autre, le jeune, garçon, est un Transconnect, passager illégal au sein de L’Infini – qui vont agir comme des grains de sable dans une société sécuritaire bien organisée. Mais pour savoir de quelle manière, il nous faudra attendre le deuxième tome.

Les Humanoïdes Associés

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