LE VILLAGE QUI S’AMENUISE

Corbeyran signe ici avec Balez une comédie champêtre bien agréable quoiqu’un peu décevante sur la fin.

Pierre a beau nié, Paulo en est convaincu, il lui a volé trois bons mètres de champ. La querelle s’envenime et l’un des deux finit avec un trou dans le corps. Mais ce n’est là qu’un moindre mal: en réalité personne n’a empiété sur le terrain de l’autre puisqu’en fait, à Saint-Pol-en-Avoinie, les terrains et les maisons se rapprochent. Et quand un village rapetisse, ce sont les ennuis qui grandissent…

Un brin fantastique, fortement bucolique, l’idée de base du scénario du «Village qui s’amenuise» est originale. Prise sur le ton de la comédie, la mésaventure des habitants de Saint-Pol-en-Avoinie n’a rien de dramatique. Tout se déroule dans une atmosphère somme tout bon enfant, surtout en regard du caractère étrange du phénomène. Et comme dans une comédie au théâtre, on a droit à une galerie de personnages caricaturaux, de la fermière qui a les pieds sur terre mais la tête dans le porte-monnaie, au touriste benêt et cocu en passant par le châtelain hautain et méprisant. C’est agréable à lire d’autant que le dessin de Balez – qui a déjà travaillé avec Corbeyran sur «Paroles de taulards» – convient bien à l’ambiance champêtre de l’album.

Pourtant on reste un peu sur sa faim car l’explication du mystérieux phénomène se révèle décevante. De plus, ce n’est pas sur celle-ci que se referme l’album: «le village qui s’amenuise» s’achève sur un ultime rebondissement en forme d’épilogue qui n’a rien à voir avec l’intrigue principale. Dommage.

Dargaud

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