LE SYNDROME DU PETIT POIS

Lorsqu’un jeune père de famille apprend que sa mère est atteinte d’une maladie neurodégénérative rare, c’est un cataclysme qui s’abat sur lui. Un récit autobiographie sensible.

Après « 3 minutes », récit de sa rencontre avec celle qui deviendra la mère de ses deux enfants, Domas raconte un autre pan de sa vie. Celui où son aller ego Max apprend que sa mère est atteinte du syndrome de Benson, une maladie neurodégénérative rare, distincte d’Alzheimer, qui entraîne des oublis fréquents, une perte de repères et une diminution des capacités intellectuelles.

« Le syndrome du petit pois » est un album particulièrement intime mais plein de pudeur. Le but n’est pas tant de raconter la dégénérescence de sa mère que d’en montrer les conséquences sur tout son entourage: son fils Max bien sûr, complètement désarmé face à une maladie « sans issue » et au délitement de son couple; sa compagne Coquillage justement qui ne le comprend pas; son beau-père Robert au bord de l’épuisement, qui a besoin de prendre le large… Et puis la vie qui doit continuer malgré tout, les enfants, le travail qui vient apporter un peu d’air frais. Ce récit (en huit chapitres, se déroule de mars 2010 à septembre 2013), où prédominent les sentiments de culpabilité et de colère, est retranscrit d’un trait simple en noir et blanc, ponctué de temps en temps de rouge pour souligner ça et là quelque chose d’important aux yeux de l’auteur. Alors même si les 280 pages que compte « Le syndrome du petit pois » donnent parfois le sentiment d’être un peu répétitives, on sort forcément ému de cette plongée au coeur d’une famille en plein drame.

Dessin et scénario: Domas – Editeur: La Boîte à Bulles, collection Contre-Coeur – Prix: 28 euros.

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