LE SCORPION – Tome 4. Le Démon au Vatican
Nouvel opus pour cette série de cape et d’épée où les répliques sont aussi tranchantes que les lames. Un 4e album au rythme enlevé mais où l’on apprend assez peu de choses au bout du compte.
Un miracle aurait fait apparaître la croix de saint Pierre dans la propre demeure du cardinal Trebaldi au cœur de la ville éternelle. Pour ce dernier, cela signifie une chose: il doit être élu pape. Mais pour d’autres prélats, cela sent fort la mystification. Et alors que la fumée blanche confirmant l’élection s’élève au-dessus du Vatican, quelques cardinaux diligentent le Scorpion pour retrouver l’authentique croix. Celui-ci part donc pour Istanbul où semble débuter la piste. Mais les terribles moines-soldats de Trebaldi sont sur ses traces.
Pourquoi Trebaldi semble-t-il craindre et haïr autant le Scorpion?
En quoi ce dénicheur de reliques saintes et fruit de l’union d’une hérétique et d’un Pape peut-il être un obstacle à sa soif de pouvoir? Ce 4e tome ne nous apporte guère de réponses. Certes on ne s’ennuie pas une seconde. Le rythme est enlevé, les fuites et les combats s’enchaînent avec fluidité et sont d’une grande élégance.
Mais si les retours en arrière sur le passé du Scorpion sont nombreux et donnent un peu plus d’épaisseur au héros, il faut bien avouer que le scénario n’avance guère. Qui de la brune gitane Méjaï ou de la rousse épéiste Ansea Latal finira la première dans le lit du Scorpion? C’est en fait l’une des rares interrogations de cet album. Un peu maigre scénaristiquement parlant d’autant que ce petit côté séducteur invétéré – très James Bond du XVIIIe siècle – est un peu irritant même s’il est vrai que l’univers de la série s’inscrit dans le registre très viril du roman de cape et d’épée…
En tout cas, ce nouvel opus fonctionne davantage comme un album de transition pour nous faire changer d’univers et commencer une nouvelle quête en Orient. Gageons d’ailleurs que le magnifique dessin et les couleurs chaudes éclatantes de Marini sauront rendre à la perfection l’ambiance des rues d’Istanbul et de ses souks chargés d’odeurs d’épices. Du point de vue graphique, ce 4e album est en tout cas une nouvelle fois une réussite.