LE POIDS DES HÉROS

David grandit avec le poids de ses grand-pères héros de guerre. Un hommage et une réflexion sur notre rôle de passeur de mémoire réussis.

Petit-fils de républicains espagnols réfugiés en France, héros de guerre et de la résistance, David Sala a grandi avec leur image, un peu écrasante, recomposant leur parcours au travers d’un portrait peint accroché dans le salon, des bribes de conversations familiales ou d’un livre d’Histoire rangé sur l’étagère des toilettes.
Lourd album (au sens propre) de près de 180 pages, « Le poids des héros » nous plonge d’abord dans la France des années 70, celle des papiers peints psychédéliques, des chandails bariolés et des sous-pulls marron. David grandit, découvre le rap américain, part étudier le dessin à l’école Emile-Cohl, devient père à son tour, enterre ses parents mais conserve en lui le poids du passé. Mise en image avec finesse et créativité – il y a du Klimt dans les planches à l’aquarelle de Sala, il y a des couleurs vives lorsqu’il évoque l’horreur des camps de concentration -, cette bande dessinée est d’ailleurs surtout une réflexion émouvante réussie sur la transmission familiale et le devoir de mémoire collectif.

Dessin et scénario: David Sala – Editeur: Casterman – Prix: 24 euros.

Share