LE OKI D’ODZALA
Un dessinateur est envoyé au Congo-Brazzaville pour suivre une mission de primatologues. Une découverte vivante du fléau du braconnage.
Faute de financements, la nouvelle mission de Clémence, spécialiste des gorilles au Congo-Brazzaville est appelée à être la dernière. Manuel, dessinateur, est mandaté pour réalisé un reportage afin de montrer le travail des scientifiques. Sur place, la situation est tendue entre les braconniers et les autorités.
« Le Oki d’Odzala » est un peu le prolongement de « Des gorilles et des hommes » dans lequel A.Dan (« Pour un peu de bonheur », « Jazz ») suivait l’équipe de scientifiques. Dans ce carnet de voyage publié en 2015 chez La Boîte à Bulles, le dessinateur n’avait pu évoquer le braconnage, la magie et les légendes congolaises. Il se rattrape ici avec une fiction composée de nombreux éléments autobiographiques qui mêle à la fois les longues journées passées dans la jungle à observer les animaux – et à récupérer leurs crottes! – et les scènes plus intenses et plus violentes avec les braconneurs. Le mélange est bien dosé et les planches semi-réalistes sont joliment mises en valeur par des couleurs aquarellées lumineuses. Quant à la conclusion dénue de tout angélisme, elle donne une idée de l’ampleur du problème en Afrique alors que la Chine, très friande d’ivoire et autres produits issus de la faune locale, est devenue un important investisseur sur le continent.
Résultat, la criminalité liée aux espèces sauvages se situe au 4e rang des activités illicites les plus lucratives au monde. Le kilo de corne de rhinocéros se vend ainsi 51.000 euros au marché noir. Bien plus que le kilo d’or ou de platine.
Dessin et scénario: A. Dan – Editeur: Grand Angle – Prix: 18,90 euros.