LE MARQUIS D’ANAON – Tome 2. La Vierge noire
Le marquis d’Anaon reprend du service. Une nouvelle enquête qui se déroule dans une forêt enneigée et qui s’inspire de la bête du Gévaudan.
A Puy-Marie, un petit village auvergnat du XVIIIe siècle l’approche de Noël n’a rien de bien réjouissant. C’est à cette période que, par deux fois déjà, une jeune fille a été assassinée, éventrée et affreusement mutilée. L’œuvre d’une sorcière ou, pire, du démon à n’en pas douter… Il n’en faut pas plus pour que le marquis d’Anaon, surnommé le « marquis des âmes en peine », s’intéresse à l’affaire et tente d’y voir un peu plus clair.
Le premier tome qui évoluait dans un décor angoissant de lande bretonne et de vieux château reprenait le mythe de l’ogre. Ambiance toute aussi oppressante pour ce 2e opus qui se déroule dans une forêt sombre sous la neige et qui s’inspire cette fois de la bête du Gévaudan.
Le récit oscille entre réalité, superstitions et fantastique. C’est du moins la perception qu’en ont les villageois – et du même coup le lecteur – face à des événements étranges qu’ils ne comprennent pas. Une incompréhension qui conduit comme souvent à la méfiance, au rejet et au désir de vengeance aveugle.
Ici les coupables idéaux sont les gitans venus en pélerinage faire des offandes à la Vierge noire. Le marquis d’Anaon, sorte d’apprenti psychanalyste et philosophe, veut aller plus loin que ces a priori, il veut faire triompher la raison sur l’obscurantisme. Mais il tâtonne, il réalise que l’âme humaine est complexe et qu’un même facteur (une enfance malheureuse par exemple) ne produit pas toujours les mêmes effets sur le comportement humain.
L’enquête est captivante, bien menée d’autant que le graphisme et les couleurs de Bonhomme renforcent efficacement le scénario de Vehlmann et son atmosphère dramatique. Avec un second tome aussi réussi que le premier (« L’île de Brac »), « Le marquis d’Anaon » s’annonce décidément comme une très bonne série.